Aujourd’hui je vais vous parler du changement. Il peut faire peur pour plusieurs raisons, car il touche souvent à des aspects fondamentaux de notre sécurité émotionnelle et psychologique.
Et pour cela je vous partage ma dernière lecture : « Qui a piqué mon fromage ? » Une parabole joliment écrite qui met en scène 4 protagonistes, des souris prénommées Flair et Flêche – Polochon et Baluchon. L’auteur, Spencer Johnson nous embarque dans leur environnement ou le train train quotidien ronronne, jusqu’au jour où un évènement impromptu survient : la découverte d’un trésor qui va totalement changer leur vie et leur rapport au monde. Enfin, surtout pour 2 d’entre elles. Chacune se voit offrir de nouvelles possibilités, des choix et prend des décisions.
Et quand un évènement en entraine un autre, le trésor ne tardant pas à s’épuiser, le labyrinthe reprend les traits d’un environnement hostile. Et comme tout changement apporte une part d’incertitude, l’inconnu peut engendrer de l’anxiété, car on ne sait pas à quoi s’attendre, en perdant le contrôle sur le trésor.
Alors comment nos 4 souris vont s’adapter à ce nouveau changement ?
Les êtres humains sont des créatures d’habitude. Le changement nous force à sortir de notre zone de confort, ce qui peut être inconfortable et effrayant.
En bref, nos 4 protaginistes sont réparties en 2 groupes de 2 : Flair et Flêche qui s’adaptent en acceptant que rien ne sera plus comme avant. Baluchon et Polochon, elles en revanche attendent que le fromage revienne et refusent le changement, l’impermanence. Leur « mode de contacter le monde » (vocabulaire Gestalt thérapie) est fixe et leur personnalité s’appauvrit. Elles pensent, imaginent des stratégies sans s’appuyer sur leur corps. Et finalement restent figées, prisonnières du passé.
Si je regarde ce récit dans une perspective de psychothérapie Gestaltiste, les 4 souris représentent 4 facettes de nous mêmes : le corps et l’instint incarnés par Flair, l’action représentée par Flêche, des qualités présentes en chacun de nous et nécessaire à l’adaptabilité.
Quel est leur secret pour choisir en conscience ?
En dernier ressort, ce 1er groupe s’adapte au changement dans un « ajustement créateur » (terme psychologie Gestalt) c’est-à-dire en créant du nouveau pour vivre.. Nous voyons comment « leur mode de contacter le monde » est opérant, comment « leur aller vers l’inconnu » est assuré, ce qu’elles contactent comme ressources pour faire des choix conscients. Leur secret est dans l’appui qu’elles trouvent à l’intérieur d’elles-mêmes en écoutant leur corps. La confiance en elle est un levier pour agir. L’auteur nous montre comment elles s’appuient sur leur corps, leurs sensations avant de passer à l’action. Leur tête est au second plan, leur instinct prime ! Elles ressentent et c’est leur boussole pour pouvoir se frayer un nouveau chemin dans le labyrinthe.
Le refus du changement est dicté par la peur
Tandis que si nous regardons les 2 autres facettes Baluchon et Polochon : celles qui refusent le changement, la plongée dans l’inconnu qui réveille l’émotion de peur, choisissant de rester camper sur leurs acquis et comportements habituels pour ne surtout rien changer . Nous dirons en terme Gestaltiste que ce 2e groupe opère un « ajustement conservateur » dans un refus de faire autrement pour survivre à ce nouvel environnement. Or, parfois c’est bon de ne rien changer et d’autres fois c’est bloquant. Au final, c’est le cas ici, elles restent à l’endroit où le trésor n’est plus.
La Gestalt thérapie établit le lien entre le corps senti et l’environnement
En Gestalt thérapie, nous considérons que l’individu est inséparable de son environnement et nous regardons en séance de thérapie l’histoire de la vie du/de la client(e) « psyché » et ses éprouvés corporels (le corps dans toutes ses sensations.) L’ICI ET MAINTENANT du/de la client(e) car tout change (le trésor se déplace comme dans cette histoire) en relation avec son milieu, ses intéractions avec les autres, pour ensuite mettre du sens et des mots « logos. »
Par ailleurs, il n’y a pas une facette de soi meilleure que l’autre, une à garder, une à jeter, les 4 facettes sont complémentaires et nécessaires à la survie dans le labyrinthe de l’existence.
En résumé, en Gestalt thérapie, j’accompagne mes client(e)s à vivre le changement en les soutenant dans les périodes difficiles et douloureuses : deuil, perte d’emploi, séparation, abus… J’apporte le soutien incarné dans mon être thérapeute, afin de faciliter leur traverséee du labyrinthe de la vie. C’est pourquoi j’ai choisi de travailler en psychothérapie Gestalt : les processus corporels sont reliés aux processus psychologiques : corps, pensées, sensations et émotions reliées. Nous posons des mots après avoir ressenti dans le corps et créé du sens.
Le corps a une place clef dans le processus thérapeutique.
En un mot, il a été trop longtemps traité comme un autre, parfois même comme une machine qui doit fonctionner et obéir à la tête. Je vous encourage à développer vos ressentis pour qu’ils soient de nouveaux appuis et ainsi à créer le chemin de vos « ajustements créateurs ».
Nous regardons ensemble le langage de vos sensations, votre relation au monde, l’ici et maintenant, et votre corps comme une conscience. Dans cette résonnance de mon corps et du votre, vous dessinez un nouveau chemin des possibles. Vous renforcez la confiance nécessaire pour passer à l’action et en plus, vous développez l’estime de soi pour savourer le bonheur de vivre.
En résumé :
Ces peurs sont naturelles, mais elles peuvent être surmontées avec du temps, du soutien et une réflexion sur les bénéfices du changement.
« Profite du changement !
Sois toujours prêt à repartir
Pour profiter pleinement de la vie.
Le fromage change toujours de place. »
S. Johnson